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Dans le jardin de l’ogre, Leila Slimani

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J’avais hâte de découvrir cette auteure dont on parlait tant : Leila Slimani. Je me suis lancée dans la lecture de son roman Dans le jardin de l’ogre, et j’en suis ressortie dubitative. Longtemps, je n’ai pas su quoi en penser. Alors j’écris cette chronique un peu à retardement.

Je suis admirative du sujet. Le roman raconte l’histoire d’Adèle, accro au sexe. Du cran et du courage, il en fallait. C’est donc un roman assez sombre, qui pourrait être sensible, mais qui passe à côté de cet aspect. Ou en tout cas, moi, j’y suis passée à côté.

Si l’on se rend bien compte que le désir est plus fort qu’Adèle, qu’il l’obsède, la domine, la détruit, on perçoit mal la difficulté de la maladie pour son entourage et pour elle-même. Au contraire, elle se complait dans son addiction. Certes, c’est également ce que l’auteure a voulu faire émerger. Cependant, je me suis sentie en retrait de cette lecture.

L’écriture. La plume est froide, volontairement distante, crue. Certes imagée, elle n’emmène pourtant pas vers l’empathie. Je suis donc restée un peu en marge de ce roman, à voir défiler sous mes yeux cette vie ruinée par des pulsions, et une héroïne aveuglée. Je suis restée comme les personnages autour, impuissante, à observer les dégâts, sans bouger. Si les images sont parfois choquantes, une mise à distance perdure toujours.

Adèle, l’héroïne. C’est une jeune femme qui ne sait pas qui elle est ; chaque fois qu’elle se trouve un peu, c’est dans l’acte sexuel. Alors elle le recherche activement, quittée de toute morale. Adèle, on ne sait pas vraiment si elle aime son mari, quelque peu impuissant, ou s’il la dégoute. Alors que lui n’aime pas les corps, elle, en raffole. Tous deux ont un enfant, et là encore, on ne sait pas s’il permet la lucidité à Adèle ou s’il l’encombre dans ses débauches. Adèle, elle est perdue, et nous, on se perd aussi dans son histoire, dans ces pages.

Je suis ressortie de cette lecture complétement abasourdie, perplexe. En refermant le livre, je me suis dit “ah bon, déjà ?” puisque j’étais complétement restée en dehors, j’attendais toujours le déclic. Il n’y en a pas eu. Alors, je vous demande : et vous ? Qu’en avez-vous pensé ? Cette auteure connaît un tel succès que j’avoue avoir un peu de mal à m’expliquer. Mais peut-être est-ce justement l’engouement général qui a troublé mes perceptions, et que j’en attendais beaucoup trop… À relire peut-être ? Ou bien découvrir son roman sacré Prix Goncourt 2016, Chanson douce, pour aiguiser mon avis quant à cette nouvelle plume.


Tulip’s Song :

Kings of Leon – Closer :



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