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Gaël Faye, Petit Pays

Par où commencer…

Petit Pays, j’en ai tant entendu parlé. Je savais qu’il me plairait, rien qu’aux extraits de la quatrième de couverture. Petit Pays, c’est devenu un coup de cœur, un livre que je n’ai pas envie de ranger sur l’étagère.


Petit Pays, ce sont deux “parties”, deux tendances. Au début, c’est un voyage souvenir, un retour dans l’enfance heureuse d’un petit garçon du Burundi. On y redécouvre la vie, l’innocence, les copains, les jeux, la chaleur lourde et les paysages tropicaux. On est enivré par ses senteurs d’antan, ses belles images en couleur. On distingue les soucis en arrière plan, le divorce des parents, les mots de grands, la politique enflammée qu’on ne peut nier. Mais il y a le voile de l’enfance, tout ceci est trouble encore, lointain. Volonté d’irréel par Gaby, petite bulle d’enfance. Et puis, il y a la guerre. Il y a la guerre au Rwanda d’abord, le pays de la mère de Gaby. Et il y a la guerre qui se rapproche. Finit dans son impasse. Alors, les images en couleur laissent place à la poussière de la guérilla et, d’une netteté parfaite, elles deviennent rouge sang. Le livre devient impossible à lâcher, et le cœur s’accélère. Si l’on souriait de la poétique des jeux d’enfant, la poétique de la guerre fige le visage d’angoisse. Mais la plume reste fidèle. C’est ce qui m’impressionne beaucoup, Gaël Faye a réussi à décrire l’horreur par la beauté. Gaël Faye ne parle pas de la guerre, il parle d’humains surpris un matin par la violence. C’est un livre intense, puissant. Quand l’horreur est à son comble, on laisse la guerre suspendue, pour revenir doucement au Burundi avec un Gaby adulte. Et la fin est douce, la fin est vie, la fin est simple et humaine.


Finalement, on se rend compte que ce n’est pas un roman que nous avons entre les mains, mais une vie.


Si je n’ai jamais pleuré lors d’une lecture, ce livre nous arrache nombreux sourires, serre le cœur, et pique les yeux. Je suis restée longtemps, le livre refermé entre les mains, l’esprit un peu au Burundi aussi. Je suis rentrée longtemps à penser à tous ces personnages, non, tous ces hommes. Je suis restée longtemps transportée par des souvenirs qui ne sont pas les miens, que je n’aurais pas voulu qu’ils soient miens, mais que j’avais l’impression d’avoir un peu vécu, tant c’était réel, puissant, profond, humain.


Petit Pays, ce n’est pas un livre, ce ne sont pas que des mots, c’est un voyage en 3D dans les souvenirs d’un enfant délogé. C’est la plume comme moyen d’apaiser un peu le cœur, de ralentir la conscience qui tourne. C’est figer la violence, et tâcher de se laver de l’inhumain.


L’agréable :

– Incontestablement la plume, les images poétiques – La puissance des sentiments qu’il nous transmet – On ne lâche pas le roman – Et on y pensera encore longtemps


On aurait pu s’en passer : qu’il ne soit pas le vainqueur d’autres prix littéraires.


J’adore / Très bon / Bon / Livre de plage / Moyen / J’ai du mal…



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