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  • Photo du rédacteurlibrairieenfolie

Elle a menti pour les ailes, Francesca Serra [#RL20]

J’ai terminé Elle a menti pour les ailes il y a plusieurs semaines. Depuis j’essaie mais je peine à vous en parler. Parce que ce roman est si complet qu’il est difficile de contenir sa justesse dans une chronique, sans le trahir, sans le tronquer, sans lui ôter une part de son ambiance.

Alors ce sera imparfait, incomplet, le but est que vous le découvriez par vous-mêmes, que vous corniez vos propres pages.


Elle a menti pour les ailes c’est une fresque brillante de cette génération née un téléphone portable dans la main. C’est un premier roman qui a déjà tout d’un grand, une vraie maturité, une « force de caractère » comme on dit.

Il y a la justesse du langage. Les conversations des ados, injections orales ou textos frappés d’un doigt agile, qui sonnent parfaitement justes. Et pour moi, réussir à capter et à retranscrire ce langage, c’est ce qu’il y a de plus difficile et de casse-gueule d’un point de vue stylistique. Mais pour Francesca Serra, cela semble couler, aisément, naturellement. Les années lycées sont elles aussi empreintes d’un réalisme que l’on croirait l’autrice sortie hier des bancs de l’école. Et pourtant il y a le recul, l’analyse, cette faculté à dépeindre la cruauté qu’adolescent on ne voit pas. Ce regard sociologique qui balaie tout et s’autorise même ses propres chapitres. Car il y a de longues pauses dans Elle a menti pour les ailes, des chapitres hors de l’intrigue haletante, qui contournent le fil rouge, juste pour regarder et dire le monde, celui qui gronde dehors, celui qui tonne fort quand on a quinze ans.


C’est un grand roman sur la génération d’aujourd’hui, ses possibles et ses errances. Sur son universalité, aussi. Parce que l’adolescence se ressemble, avant ou après les années 2000, avec ses coeurs qui battent trop fort et ses insouciances qui se heurtent.

À lire, à corner, à relire.


(Si vous voulez savoir plus en détails « de quoi ça parle ? » : c’est l’histoire de Garance, d’une bande de terminales populaires, et de Garance qui disparait. Allez lire la 4e en cliquant sur le lien en-dessous, vous savez que moi, ce n’est pas mon truc)

Garance a oublié qu’elle cherchait une idée de déguisement ; elle fait défiler les images par des pressions régulières de l’index, un battement de métronome sur l’écran tactile, jusqu’à ce que les vies réelles et imaginaires de Maud Artaud soient les seules qui lui semblent dignes d’être vécues.
 

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